Lettre d'adieu de Marcel LERBRET
écrite de la maison d'arrêt d'Angers





Marcel LERBRET

LERBRET Marcel
Né le 22 août 1909 à Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine), fusillé le 27 octobre 1943, à Angers (Maine-et-Loire), cheminot, FTP, membre du Parti communiste clandestin.
Le 17 septembre 1944.

Ma chère petite femme adorée,

Je suis à la prison de Lafayette à Nantes et j'attends d'être jugé. Je pense que tu as du courage. Il faut en avoir. Je te demande, s'il m'arrive malheur, de bien élever nos petites filles chéries, de ne jamais leur cacher la vérité sur la mort de leur père : comment il est mort, et pourquoi.

Quant à mon arrestation, nous avons été arrêtés au moment où on partait pour faire dérailler un train. Il y a un jeune qui a été introduit dans notre groupe et nous a fait arrêter. Il y a un responsable politique de Nantes, il s'appelle Renard. Il a fait le mouchard. Il en a vendu pas mal et m'a obligé à donner Armand et Cosson. Pourtant c'est dommage. Je n'avais pas causé avant que cela n'arrive enfin je ne peux rien.

Je termine, embrasse bien les deux petites que j'adore, et toi, ma chérie, soit bien courageux.

Marcel Lerbret